Mardi, le procureur de la République du tribunal correctionnel de Vienne (Isère) Franck Rastoul a requis quatre à six mois de prison avec sursis et 5.000 euros d'amende à l'encontre d'une ancienne gérante de l'agence immobilière Mil'Im de Vienne soupçonnée de discrimination raciale et de fichage ethnique entre 2000 et 2002.
Le jugement a été mis en délibéré au 9 janvier 2007.
Déjà condamnée pour publicité mensongère et outrage, Martine Blondelet, 52 ans, est accusée d'avoir établi un codage en fonction des origines ethniques des demandeurs de logements. Selon sept employés sur huit interrogés durant l'instruction, "le numéro 1 correspondait aux clients de type européen, le numéro 3 aux clients de type étranger".
En 2001, l'ancienne employée de Mil'Im, Allyson Dumlu, avait dénoncé les pratiques en contactant SOS Racisme.
L'association avait ensuite procédé à des testings dans différentes agences Mil'Im de France telles que Vienne, Lyon, Saint-Nazaire, Caen, Rennes, Metz, Strasbourg, Mulhouse et Amiens et avait, à partir de 2003, porté plainte avec constitution de partie civile à l'encontre de certains gérants d'agences.
La procédure de l'agence de Vienne est la première à avoir abouti.
"La discrimination au logement est une réalité sociale. Cette affaire s'inscrit dans le cadre national. Mme Blondelet a été un rouage avec une responsabilité significative", a insisté le procureur de la République lors de son réquisitoire.
Mercredi 22 Novembre 2006
(saphirnews)