Parallèlement à sa confrontation avec les islamistes, l'Algérie connaît des émeutes de citoyens déçus par l'Etat.
Lundi, Alger a montré jusqu'où allait sa lutte contre les islamistes : la cour de Boumerdès, qui statuait lundi sur le cas de 28 éléments armés en état de fuite, a prononcé 25 condamnations à mort par contumace et trois autres à 20 ans de prison ferme, rapporte mardi "le Quotidien d'Oran". Les 28 condamnés, dont 25 seraient des chefs de groupes armés, sont accusés d'avoir commis plusieurs attentats contre les structures des forces de sécurité à Alger, Boumerdès et Tizi Ouzou.
Dans le cadre de sa première session de l'année 2007, la cour de Boumerdès aura à traiter 176 autres affaires liées au terrorisme durant cette session. Une session qui commence d'autant plus sous le signe de la fermeté puisque le même jour, le parti islamiste Mouvement pour la Réforme Nationale (MRN) a insinué que les pouvoirs publics cherchaient à l'écarter des prochaines élections.
Le député de ce parti Lakhdar Benkhalef, lors d'un entretien téléphonique diffusé lundi soir par la chaîne de télévision Al Jazeera dans son journal du Maghreb, a indiqué que "quelque chose est en train de se préparer pour que le Mouvement pour la Réforme Nationale" ne participe pas à ces élections, "bien qu'il soit la deuxième force dans le pays au vu des voix qu'il avait obtenues en 2002". Le député en a profité pour réclamer de véritables « élections libres, transparentes et démocratiques". Le MRN est arrivé 3ème lors des élections présidentielles de 2004 avec 5% des voix. Lors des élections législatives, il a obtenu 9.5% des suffrages, et compte 43 députés au parlement.
Toujours lundi, de violents affrontements ont eu lieu, dans les agglomérations de Bir Touta et Bab Ali (à une quinzaine de km au sud d'Alger) lorsque des citoyens ont bloqué la route N1 et se sont affrontés aux forces anti-émeutes, rapporte la presse algérienne.
Les protestataires se sont révoltés contre l'absence de toute aide des autorités après l'inondation de leurs habitations, suite aux fortes pluies de la veille, qui ont causé notamment le débordement des canalisations des eaux usées. Les affrontements entre les protestataires et les forces anti- émeutes, qui ont commencé vers la mi- journée, se sont soldés par l'arrestation d'une vingtaine de personnes. Ils onfait également une trentaine de blessés notamment parmi les jeunes âgés entre 17 et 20 ans, rapporte le journal "Le Carrefour d'Alger". Plusieurs centaines de citoyens avaient commencé par se rassembler sur l'axe routier en dressant des barricades à l'aide de troncs d'arbres et de pneus brûlés.
Les émeutiers ont mandaté un comité pour exiger la venue du wali et la réparation des dégâts ainsi que des sanctions contre le premier responsable de la commune de Bir Touta dont dépend leur bourgade, indique-t-on de même source .
Une centaine de maisons ont été touchées par les inondations qui ont été signalées vers 2H00 lundi dernier, mais les appels de détresse adressés aux services de la protection civile et au maire, n'ont pas reçu d'écho, s'insurgaient les protestataires.
saphirnews