La police des polices (IGS) tentent de dédouaner les policiers. Après la publication, jeudi, d'un rapport de l'IGS évoquant la «légèreté» de la police, dans la mort de deux jeunes, le 27 octobre 2005 à Clichy-sous-Bois, le patron de la police des polices Eric Meillan a affirmé qu'au vu de l'enquête disciplinaire menée après la mort de Zyed et Bouna, «aucun manquement à ce jour n'est établi» de la part de la police. Ajoutant: ne «devoir proposer des sanctions à propos d'aucun fonctionnaire», ni même «une mesure conservatoire», attendant la fin de l'instruction judiciaire.
S'agissant de la course poursuite entre policiers et jeunes ce soir-là, le directeur de l'IGS a simplement indiqué qu'elle donnait lieu à «l'un des longs développements» du rapport «qui traite le sujet effectivement». A l'époque, le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy et le procureur de la République de Bobigny, François Molins, avaient catégoriquement démenti que les jeunes aient été pris en chasse.
L'un des avocats des familles de Zyed et Bouna, Me Jean-Pierre Mignard, s'est quant à lui étonné que le directeur de l'IGS contredise «ouvertement» le rapport de ses services. Il a réclamé la mise en place d'une commission d'enquête parlementaire pour faire la lumière sur l'attitude des autorités.
Mercredi, les avocats des familles avaient déposé une nouvelle plainte, pour «mise en danger délibérée de la vie d'autrui», en se fondant sur le rapport. Le frère ainé de Bouna, Siyakha Traore, a estimé que ce rapport «démontre qu'il y a bien eu course-poursuite».
A Montpellier, le premier ministre, Dominique de Villepin, a assuré que le gouvernement «tirera toutes les leçons» du rapport de l'IGS. Le Syndicat général de la police (SGP-FO) a dénoncé enfin une «polémique politique» visant les policiers.