Nicolas Sarkozy et l’Iran : un mauvais coup à l’ONU et au multilatéralisme
mardi 17 avril 2007
Interrogé dans Le Monde du 17 avril sur l’éventualité et la désirabilité de sanctions contre l’Iran en dehors du cadre de l’ONU, Nicolas Sarkozy a répondu :
« Rien n’est exclu, a priori , ce qui compte, c’est l’efficacité. S’agissant de sanctions en dehors du Conseil de sécurité, ce n’est pas un problème de principe. Mais il est, bien sûr, préférable d’avoir une résolution de l’ONU. »
Il est ainsi le seul des candidats interrogés par Le Monde à soutenir le principe de sanctions sur la base d’une « coalition de pays volontaires », indépendamment du Conseil de sécurité. Il affirme ainsi son mépris du multilatéralisme et choisit de faire reposer la sécurité collective internationale non plus sur l’ONU, mais sur l’alliance de quelques Etats.
Nicolas Sarkozy adopte par cette déclaration une ligne comparable à celle défendue par l’ administration Bush depuis le déclenchement de la guerre en Irak en 2003. Donald Rumsfeld, alors secrétaire à la Défense des Etats-Unis, avait déclaré « c’est la mission qui fait la coalition » pour passer outre l’opposition du Conseil de sécurité (et de la France) à l’invasion du territoire irakien.
La mise en cause de la légitimité et de l’efficacité de l’ONU a constitué le socle de la doctrine des néoconservateurs américains en matière de relations internationales depuis 2000. Alors que la majorité démocrate élue au Congrès en novembre 2006 a obtenu le renvoi de John Bolton, ambassadeur américain aux Nations unies nommé par George W. Bush et très hostile à l’ONU, Nicolas Sarkozy dévoile des intentions qui porteraient gravement atteinte aux efforts de résolution multilatérale des grands conflits mondiaux.
source : betapolitique.com